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Re: Gossips & lies from Port Royal
Mar Oct 25 2016, 16:08
Port Royal, toujours à la fin de novembre 1660
Le Capitaine Banister est venu encombrer un peu plus les geôles de fort Charles après qu'il fut remis aux autorités par le capitaine Mc Aarony. Ledit Banister ayant été capturé à la côte des Moustiques alors qu'il commandait la Volante sous pavillon espagnol sera convoyé en Angleterre dès que possible et livré au Roy Charles tel qu'en fut déclaré la volonté de "Ye Old Man", roy des Moustiques se déclarant ami de la couronne.
Le Capitaine Banister est venu encombrer un peu plus les geôles de fort Charles après qu'il fut remis aux autorités par le capitaine Mc Aarony. Ledit Banister ayant été capturé à la côte des Moustiques alors qu'il commandait la Volante sous pavillon espagnol sera convoyé en Angleterre dès que possible et livré au Roy Charles tel qu'en fut déclaré la volonté de "Ye Old Man", roy des Moustiques se déclarant ami de la couronne.
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Re: Gossips & lies from Port Royal
Sam Nov 05 2016, 15:43
Début décembre de 1660: la déchéance de Bruce Thatcher
Se tient en de décembre de 1660 le procès du Capitaine Bruce Thatcher convaincu de trahison, de contrebande aux fins de nuisances délibérée envers la très honnête et respectable personne de Mr. Hender Molesworth, et par ces faits à prospérité de la colonie de la Jamaïque et à l’intégrité de son gouvernorat.
En conséquence,
Tous les biens, propriétés et dettes jamaïcaines de Bruce Thatcher à savoir :
- Sa plantation de « Thatcher Hall » sise en la paroisse de St. Thomas et ses dépendances
- Son stock de marchandise entreposée à Chocolate hole aux fins de commerce
- La pleine propriété de la barque longue « The cruel lamb »
- Les 5 parts détenues sur le flibot « Koning van kabeljauw »
- Toute dette d’honneur ou d’argent précédemment contractée par Mr. Thatcher en lien avec les biens et propriétés précités.
Lesquels biens, propriétés et dettes sont saisis et transférés à la propriété de Mr. Molesworth en dédommagement et réparation des préjudices subits.
Ainsi que pour ces méfaits envers la prospérité de la colonie de la Jamaïque et à l’intégrité de son gouvernorat, Mr. Thatcher est déclaré « persona non grata » étant désormais interdit de transit, séjour et établissement à la Jamaïque. En conséquence il sera embarqué dès que possible sur quelque navire en partance de Port Royal quelque soit sa destination et à la discrétion du Gouverneur D’Oyley. Dans cette attente Mr. Thatcher sera tenu en captivité à Fort Charles.
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Re: Gossips & lies from Port Royal
Mer Fév 08 2017, 23:27
11 MAI 1661: LE ROY CHARLES TENTE D'IMPOSER SA LOI AUX INDES
Ayant reçu dernièrement la confirmation de sa nomination comme gouverneur général de la Jamaïque par le nouveau Roy Charles récemment restauré, le - à présent dument commissionné par la nouveau régime- gouverneur d’Oyley n’en a pas moins reçu de nouvelles instructions de sa majesté : ordre lui est donné de mettre fin à toute hostilité avec le Royaume d’Espaigne.
En conséquence de quoi, bien qu’ayant pleine conscience du fait que ses administrés ne vivent pour une grande part qu’en manière de l’entremise de pillage et de déprédation, le gouverneur d’Oyley se plie à la volonté royale et ordonne à tout flibustier de la Jamaïque de rapporter sa commission à Port-Royal.
L’ordre étant émis, et la volonté royale ainsi respectée, l’hostilité tant du conseil de la Jamaïque que la population se fait ressentir, laissant lettre morte les ordres du gouverneur, par ailleurs dépourvu de tout moyen de les faire respecter sinon par confiscation, manu militari s’il le faut, de la commission anglaise de tout flibustier faisant escale à Port Royal.
¤¤¤¤¤¤¤¤
Il notamment bon de savoir quant au caractère du nouveau pouvoir Royal, que les corps d'Oliver Cromwell, d'Henry Ireton et de John Bradshaw ont été dernièrement exhumés aux fins d'être décapités, ces infâmes régicides n'ayant pas eu le bon goût de faire en sorte que cela soit rendu possible de leur vivant. De même que, quoiqu' en fut signé l' Act of Indemnity and Oblivion, l'amnistie n'en concerne point 50 autres régicides toujours bien vif dont 9 furent exécutés selon le supplice approprié: Hanged, drawn and quartered!
https://fr.wikipedia.org/wiki/Hanged,_drawn_and_quartered
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Re: Gossips & lies from Port Royal
Jeu Fév 09 2017, 19:07
Précision HRP: les détenteurs de commission anglaise sont censés aller les rendre à Port Royal. Néanmoins ces commissions sont encore valides jusqu'à leur échance, le décret ayant été proclamé après leurs départs respectifs de Port Royal. Autrement dit, les commissions anglaises encore en jeu sont valides jusqu'à leur échéance ou tout passage à Port Royal avant cette échéance.
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Re: Gossips & lies from Port Royal
Mer Mai 03 2017, 16:10
Juillet de 1661, TENSIONS A LA JAMAÏQUE
Depuis plusieurs semaines le Gouverneur d’Oyley est confronté aux conséquences de sa nouvelle politique…ou plutôt de celle de son Roy. Depuis trois mois de cela qu’il a rappelé ses commissions pas un seul flibustier n’est venu liquider la moindre prise à Port Royal, fut-il sous pavillon françois, pas plus que la moindre commission angloise n’est revenue entre ses mains…
Jusqu’à la fin du printemps les marchands jamaïcains avaient pu composer avec la mesure grâce à leurs réserves et au butin de Don Paymores qui avait largement approvisionné leur commerce, chose heureuse jamais revue depuis et qui remonte aux premiers jours de mars….une éternité !
Pis encore ! Car à crier famine au bon vouloir du Roy les marchands ne s’en voient pas pour autant commercer avec l’espagnol qui demeure aussi inflexible qu’intraitable. Les rumeurs colportées de Barracoa ne prétendent-elles pas que le gouverneur Morales de Santiago de Cuba ne cesse d’armer de nouveaux corsaires, fussent-ils sujets du Roy Charles ! ...preuve en sont les attaques répétées au large de San Juan et aux petites Antilles !
Et pire encore !.. le consortium des marchands a fait savoir au conseil de la Jamaïque que plusieurs de leur navires ont dernièrement été pris en chasse par quelque forban dans les eaux de St. Christophe, ce qui fait craindre que quelque flibustier décommissionné se ferait désormais brigand au point de s’en prendre au commerce anglais, proie plus facile que l’espagnol car dépourvu de toute défense à la mer…funeste avanie que voilà !
En conséquence Mr. Molesworth représentant le consortium et membre du conseil de la Jamaïque a sollicité d’être reçu par le gouverneur d’Oyley. Car outre que ses administrés sont privés du commerce qui faisait leur prospérité ( et que les trois plus belles poules de Miss Short ayant déjà été délocalisées à Gonave, il ne peuvent s’en consoler qu’à misérables conditions), la portion congrue qui leur reste se voie menacée de toutes part, et qu’à ce rythme la Jamaïque risque fort de se voir sous peu vidée de sa substance…
M. Molesworth a ainsi fait savoir au gouverneur d’Oyley que si la Roy lui interdisait de donner commission à prendre sur l’espagnol il ne lui revenait pas moins d’en protéger le commerce, et qu’à défaut que sa majesté soit en mesure d’envoyer une escadre dans ces eaux, commisionner spécialement l’un où l’autre capitaine de renom en guise de corsaire légitimement dévolu à la protection du commerce Jamaïcain serait bien avisé et non point contradictoire avec les ordres royaux. Chose à laquelle le gouverneur a admis devoir réfléchir…
EFFET DE LA PENURIE A PORT ROYAL
A compter de juillet de 1661, le premier lot de chaque marchandise listée ci-dessous qui sera vendu à la Jamaïque verra sa valeur augmentée et sa négociation facilitée :
Cacao,
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Re: Gossips & lies from Port Royal
Jeu Juin 29 2017, 23:32
A l'été de 1661, les temps sont durs à Port Royal.
Jezabel Short, alias "Canonballs" est contrainte d'accepter une croute en guise règlement.
Il faut dire que si ce vieux hollandais de passage au Proud Kitty est pingre et fauché,
il n'en est pas moins habile du pinceaux pour lui tirer le portrait.
Jezabel Short, alias "Canonballs" est contrainte d'accepter une croute en guise règlement.
Il faut dire que si ce vieux hollandais de passage au Proud Kitty est pingre et fauché,
il n'en est pas moins habile du pinceaux pour lui tirer le portrait.
(Frans Hals - 158?/1666 - La Bohémienne)
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Re: Gossips & lies from Port Royal
Dim Juil 02 2017, 00:11
Le marché de Port Royal ayant été dernièrement approvisionné de 66 tonneaux de tabac, autant de sucre et de 85 tonneaux de perles, le bonus de pénurie ne vaut plus pour ces deux types de marchandise.
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Re: Gossips & lies from Port Royal
Mar Juil 04 2017, 15:42
De la ma misère d'un éleveur jamaïcain
Déjà au début d'août un évènement funeste avait fait monter la tension dans la colonie jamaïcaine étranglée par la politique de King Charles.
Brychan Brecknock retraité gallois de l'armée de Venable qui y menait désormais une vie paisible à la côte de la Paroisse Sainte Catherine où il élevait des moutons destinés au ravitaillement des compagnies partant en course, et aux tavernes de Port Royal affamées à leur retour, avait disparu avec femme et enfants fort mignons. L'émotion fut d'autant plus intense que la famille autrefois modestement prospère, désormais s'enfonçait inexorablement dans la misère.
Mais en cette nuit d'aôut de 1661 il advint que déveine vint cruellement saisir la maisonnée, embrasée qu'elle fût par funeste incendie.
Pourtant, le feu vaincu et les cendres refroidies, point de rôti d'homme, de femme ou de mignons, et encore moins de brebis ni d'agnelet, mais grand nombre de traces de charroi ruisselantes du sang des pauvres bêtes, toute menant vers la côte. Si bien qu'à tout esprit quelque peu fébrile il vint l'idée que l'espagnol se serait là employé à quelque ravitaillement sauvage, n'osant laisser plus loin leur imagination envisager le destin Mme Brecknock de ses jumelles de 4 ans.
Mais comme par ironie du sort - et chose point vue depuis bien trop longtemps - en ce même temps deux flibustiers françois vinrent approvisionner Port Royal de moult tonneaux de tabac de la meilleure facture, l'étincelle s'étouffa gentillement d'elle même....
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Re: Gossips & lies from Port Royal
Mer Juil 12 2017, 12:35
Port Royal, début d'Octobre de 1661: l'affaire Ballard et ses conséquences
Les braises de l'affaire Brecknock sont encore tiédasses quand au début d'octobre une nouvelle s'abat sur la Jamaïque, laquelle est de si funeste nature qu'elle pousse Monsieur H. Molesworth à durement à nouveau frapper à la porte du Gouverneur d'Oyley: Thomas ballard, planteur à la paroisse St. James en face le cap Crux vient d'être rien moins qu'occis avec une demi douzaine de braves colons en repoussant une descente espagnole sur Montego Bay!
La chose fut d'autant plus avérée que peu de temps après cet horrible déchirement, deux pataches et une double chaloupe portant quantité de soldats du Roi Felipe furent vus à la paroisse St. Georges faisant eau et réparations à l'embouchure du Rio Grande,.. lesquels espagnols furent pris au dépourvu par la colère des habitants si bien qu'ils durent appareiller à la hâte!
Molesworth renouvelle donc avec insistance sa suggestion d'armer sinon à la course, quelque navire pour défendre les côtes de la colonie.
Désormais face à un conseil et une populace unanimement unis contre lui, Edward d'Oyley ne semble plus pouvoir se contenter d'assoir son autorité sur son passé glorieux.
Lui qui il y a quatre année de cela avait remporté la bataille de Las Chorreras,
Lui qui il y a trois année de cela avait remporté la bataille du Rio Nuevo,
Repoussant par deux fois les dernières tentatives espagnoles de s'opposer à la mainmise angloise sur l'île,
Comment lui, le sauveur de la Jamaïque, peut-il admettre d'en précipiter la fin de part un volonté royale si distante de la réalité des caraïbes?
Lui qui il y a trois année de cela avait remporté la bataille du Rio Nuevo,
Repoussant par deux fois les dernières tentatives espagnoles de s'opposer à la mainmise angloise sur l'île,
Comment lui, le sauveur de la Jamaïque, peut-il admettre d'en précipiter la fin de part un volonté royale si distante de la réalité des caraïbes?
http://www.susanshirley-jamaica.com/Battle-Site.html
D'ailleurs la sauvegarde de la colonie n'est est elle pas sa première mission quoiqu'un soit les tergiversations du Roy Charles?
Avant le fin d'Octobre d'Edward D'Oyley se résout donc d'accepter la proposition de Moleswoth de commissionner spécialement l’un ou l’autre capitaine de renom aux fins de former flottille de trois navires armés en guerre ou en course, tous dévolus à la protection du commerce et des côtes jamaïcaines. Encore fallait-il trouver preneur, aucune commission angloise n'ayant ét pour l'heure restituée...
...Jusqu'à ce qu'aux derniers jours d'octobre, vient à se présenter de retour de course, le Pantacruel, bientôt suivi du Kabeljauw...
...dont les capitaines, tous deux porteurs de commission tant angloises qu'échues, sont aussitôt convoqués à la Governor's Mansion...
*****
Termes de la commission de Garde-Côtes
-Embarquement d'un clerc assermenté faisant rapport régulier au gouverneur.
-Solde de 3000* piastres par décade à condition d'être vu à la côte Jamaïcaine une fois le mois.
-Solde de 500* piastres supplémentaire pour le navire amiral de la flottille
-Dispense de passeport
-Dispense de droit de commission sur la solde
-Droit de représailles sur tout corsaire espagnol vu à la côte Jamaïcaine, toute prise faîte allant en commun à la flottille.
-Interdiction absolue de prendre sur le commerce espagnol et sur tout navire, même autre que marchand ailleurs qu'à la côte jamaïcaine.
-Duré de la commission: 6 mois renouvelables
* va au butin de la compagnie
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Re: Gossips & lies from Port Royal
Jeu Aoû 03 2017, 14:28
Courant novembre les vœux du gouverneur d'Oyley sont exaucés, si bien qu'au soir du 10 décembre de 1661 sa flottille de gardes côtes, armée jusqu'aux écoutilles de munitions de guerres et de bouches, est sur le point d'appareiller sous les ordres du plus fameux des flibustiers des caraïbes, lequel s'achète en celà une nouvelle couche de respectabilité tant auprès du gouverneur que du conseil de la Jamaïque...quant au Roy Charles...l'avenir nous le dira
Composition de la Flottille de Garde-côtes de la Jamaïque
Capitaine Don Playmores, amiral armant corvette armée en guerre
Capitaine van de Güe, armant frégate marchande armée en course
Capitaine Fitz, armant sloop armé en guerre
Capitaine van de Güe, armant frégate marchande armée en course
Capitaine Fitz, armant sloop armé en guerre
- FLUSHAncien de la meute
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Re: Gossips & lies from Port Royal
Jeu Aoû 03 2017, 19:02
Amiral de la flotte Rond dans l'Eau!
Edité par Friedrich > CQFD:
L’Amiral Playmores ayant relevé le gant, le combat s’engage. D’Espinosa fait mettre son escadron en ligne de file et coupe la route des anglais qui ne se démontent pas et se jette proue en tête sous les bordées espagnoles, van de Gue sur bâbord, Fitz sur tribord et l’amiral au centre.
Première à venir à portée de la Marquesa du vice-almirante D’Espinosa qui ouvre la marche espagnole, la frégate de van de Gue essuie les premières bordées de cette dernière, bientôt renforcées de celle de la Magdalena. Fitz quand a lui a tôt fait de se placer sur la poupe du San Esteban.
Les nuages de poudres embrument bientôt tous les ponts, quand une bordée de la Marquesa secoue la frégate de van de Güe sans lui faire d’autre misère que de renverser la timbale de rhum jamaïcain du maître canonnier (dont le degré d’alcool est fameux pour embraser tout autre gosier que le sien fort cartonné) sur le boute-feu d’un chef de pièce…propageant le feu sur le navire… !
L’équipage du batave se montrant incapable de maîtriser l’incendie, son navire vient percuter la Magdalena au milieu de la ligne espagnole. Les deux frégates survivent à la collision mais le feu du batave vient à se propager sur l’espagnol !
Pendant ce temps, Fitz, qui se montre fort habile vient se placer en position idéale, barrant le T du Sant Estaban à portée de mousquet de ce dernier qui se voit fort endommagé…
…avant qu’en une poignée de minutes viennent à sombrer la moitié des navires engagés …
Ce fut d’abord la frégate de van de Gue, où le feu vint à gagner ...la Ste Barbe.. .BaOUuM !!
Mentalement secoué par l’explosion Fitz fait faire une embardée à son sloop venant volontairement percuter le San Esteban par la proue (de cette action Fitz tira un nouveau sobriquet : « Fucking Fitz »)
Ayant grand bonheur pour lui, l’anglais n’en subit que peu de dommage, mais la patache ravagée par le feu précis de son assaillant, passa sous sa ligne de flottaison…Glou, glou, gloup !
...quand le feu à bord de la Magdalena vint également à prendre la Sainte Barbe… BaOUuM !!
Seul désormais face à Playmores et fucking Fitz...
...d’Espinosa poursuivit néanmoins un combat..qui vit les deux amiraux s’engager à plusieurs reprises en bonne position et à courte distance...
...quand, se voyant proche se sa planche de salut et passablement endommagée, la corvette anglaise suivie à bonne distance par Fitz parvint à se soustraire à la bataille…
Revenant sur le lieu des naufrages, D’Espinosa récupera d’abord de l’équipage de Portola qui avait pu monter dans ses chaloupes, avant de se mettre en quête des survivants de la Marquesa surnageant parmi les flots jonchés de débris tant humains que de bois, de cordes et de toile. De Villena avait été épargné par le sort, mais seul 11 hommes de son équipage avait survécu.
S’enquérant ensuite des survivant de la frégate du batave qui selon toute vraisemblance demeuraient dissimulés dans les débris, il leur fit promesse de secours et de justice en terre espagnole, et à défaut, celle d’une volée de mousquet sur le champ de ruine humide avant de carguer ses voiles et de les abandonner à leur funeste sort…
Edité par Friedrich > CQFD:
5 février de 1662, au large du Cap Crux
L’Amiral Playmores ayant relevé le gant, le combat s’engage. D’Espinosa fait mettre son escadron en ligne de file et coupe la route des anglais qui ne se démontent pas et se jette proue en tête sous les bordées espagnoles, van de Gue sur bâbord, Fitz sur tribord et l’amiral au centre.
Première à venir à portée de la Marquesa du vice-almirante D’Espinosa qui ouvre la marche espagnole, la frégate de van de Gue essuie les premières bordées de cette dernière, bientôt renforcées de celle de la Magdalena. Fitz quand a lui a tôt fait de se placer sur la poupe du San Esteban.
Les nuages de poudres embrument bientôt tous les ponts, quand une bordée de la Marquesa secoue la frégate de van de Güe sans lui faire d’autre misère que de renverser la timbale de rhum jamaïcain du maître canonnier (dont le degré d’alcool est fameux pour embraser tout autre gosier que le sien fort cartonné) sur le boute-feu d’un chef de pièce…propageant le feu sur le navire… !
Pendant ce temps, Fitz, qui se montre fort habile vient se placer en position idéale, barrant le T du Sant Estaban à portée de mousquet de ce dernier qui se voit fort endommagé…
…avant qu’en une poignée de minutes viennent à sombrer la moitié des navires engagés …
Ce fut d’abord la frégate de van de Gue, où le feu vint à gagner ...la Ste Barbe.. .BaOUuM !!
Mentalement secoué par l’explosion Fitz fait faire une embardée à son sloop venant volontairement percuter le San Esteban par la proue (de cette action Fitz tira un nouveau sobriquet : « Fucking Fitz »)
Ayant grand bonheur pour lui, l’anglais n’en subit que peu de dommage, mais la patache ravagée par le feu précis de son assaillant, passa sous sa ligne de flottaison…Glou, glou, gloup !
...quand le feu à bord de la Magdalena vint également à prendre la Sainte Barbe… BaOUuM !!
Seul désormais face à Playmores et fucking Fitz...
...d’Espinosa poursuivit néanmoins un combat..qui vit les deux amiraux s’engager à plusieurs reprises en bonne position et à courte distance...
...quand, se voyant proche se sa planche de salut et passablement endommagée, la corvette anglaise suivie à bonne distance par Fitz parvint à se soustraire à la bataille…
Revenant sur le lieu des naufrages, D’Espinosa récupera d’abord de l’équipage de Portola qui avait pu monter dans ses chaloupes, avant de se mettre en quête des survivants de la Marquesa surnageant parmi les flots jonchés de débris tant humains que de bois, de cordes et de toile. De Villena avait été épargné par le sort, mais seul 11 hommes de son équipage avait survécu.
S’enquérant ensuite des survivant de la frégate du batave qui selon toute vraisemblance demeuraient dissimulés dans les débris, il leur fit promesse de secours et de justice en terre espagnole, et à défaut, celle d’une volée de mousquet sur le champ de ruine humide avant de carguer ses voiles et de les abandonner à leur funeste sort…
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Re: Gossips & lies from Port Royal
Dim Nov 26 2017, 23:24
Janvier de 1662, les suites de la bataille du Cap Crux
Au retour de la flottille de l'Amiral Playmore portant les stigmates d'un dur combat et amoindrie de la frégate de van de Güe, les chuchotements angoissés allèrent bon train parmi la foule amassée sur les quais. Mais la nouvelle du naufrage de la Magdalena et du San Esteban ne tarda pas à se répandre comme une traînée de poudre rassérénante...et il s'en fallut de peu que Don Playmore soit porté en triomphe si les anglois n'eussent point été fait d'un bois d'essence bien flegmatique...
Les navires n'en furent pas moins sans tarder dument réparés et avitaillés, et les équipage rafraîchis à tour de rôle au gré de quelques nuits passés au Proud Kitty ou tout autre établissement du même acabit.
Le gouverneur D'Oyley venait de recevoir l'Amiral Playmore, lui ayant confié un nouvel ordre de mission, non sans avoir fait connaître la teneur de la missive qu'il s'apprêtait à adresser à l'Amirauté, réclamant renfort ou à défaut, autorisation d'émettre à nouveau commission en représailles sur un espagnol bien peu regardant envers les attentions qui lui était portées par le roy Charles,...quand une nouvelle rumeur se répandit en terre jamaïcaine depuis la pointe Francis juqu'à Port Royal...
Après plusieurs jours de marche un groupe d'une douzaine hommes en guenilles menés par vieux boiteux tout balafré venait de descendre des Montagnes Bleues par la rivière Espérance jusqu'à pénétrer dans les faubourg de Port Royal...
Le lendemain, 14 février, alors que les hommes de Don Playmore et Fitz étaient encore à l'ouvrage sur les navires de la flotille, le vieux balafré, qui ajoutait désormais quelques sévères brûlures à son patrimoine cutané, était à son tour reçu par le gouverneur d'Oyley: van de Güe était de retour de parmi les morts?..quel pacte diabolique le vieux hollandais avait-il signé? ...les élucubrations les plus folles sur la véritable nature de van de Güe et de ses hommes allèrent bon train...
Élucubrations que le Gouverneur d'Oyley, homme rationnel s'il en est, ne goûtait que peu, sachant le naufrage du hollandais avoir eu lieu sous les alizés, qu'une semaine de dérive suffisait à porter jusqu'à la pointe Francis, pour peu que famine trop sévère et éléments de méchante humeur ne fussent point au rendez-vous.
Mais la joie du gouverneur fut de courte durée, car le batave après avoir réclamé sa solde pour règlement de tous comptes, ne trouva rien de plus avisé que de remettre sur le bureau sa commission de garde-côte, planta là M. Eaton qui l'accompagnait, sans vouloir entendre le moindre argument ni de coeur ni de raison!
Au sortir la Governor's mention, van de Güe, ses lambeaux de guenilles encore noircies du feu espagnol, ses brûlures et ses balafres, furent rejoints par sa compagnie revenue de l'enfer mais ni moins fière ni moins piteuse d'aspect, qui l'entoura de près avant d'aller se fondre comme un seul homme au gré de la bourse raffermie de son capitaine, dans les affres du premier bouge venu de Chocolate Hole...
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Re: Gossips & lies from Port Royal
Mar Nov 28 2017, 13:42
Le gouverneur d’Oyley en est encore jurer à consumer un moine de Westminster à l’encontre du batave, perclus d’inquiétude de voir la flottille jamaïcaine si vilainement amoindrie…
… quand un homme vient à solliciter une audience, accompagné de M. Eaton. De taille et de mise aussi modeste que revêche, fort en jambe, le cheveu rare, et la barbe grisonnante, tel est celui que M. Eaton présente au gouverneur.
« Ephraïm Jones, my Lord ! Ancien marin de Goodson, qui a tenu deux années durant la charge de maître à bord des navires du misérable batave dont on taira le nom. M. Jones a dernièrement quitté, et pour cause, ce qui reste de cette funeste compagnie, et propose de reprendre la commission de garde-côtes au sein de la flottille de l’Amiral Playmores. »
Sur quoi M. Jones tend sa bourse à M. Eaton qui en verse le contenu sonnant et trébuchant sur le bureau de M. D’Oyley :
« 3000 pièces de huit !..voilà tout ce que M. Jones a pu sauvegarder de ces deux années de service, bravant tous les dangers et pires miasmes de morue. A tout le mieux M. Jones pourra-t-il armer barque longue, faible esquif s’il en est pour tenir la ligne de l’Amiral… »
« quel heur vous amène là Maître Jones ! s’exclame d’Oyley, lLa Jamaïque a grand besoin d’hommes comme vous. Je vous fait sur le champ donner commission à former compagnie d’honneur et de caractère ! »
Puis se tournant vers Eaton : « Aller donc faire valoir notre cause auprès de Molesworth et de sa gente argentée. Le conseil serait ben avisé mettre la pièce dans une entreprise dont sa prospérité dépend ! »
Tel fut dit, tel fut fait. Hender Molesworth abonda de 6000 écus le mise de M. Jones, permettant d’armer en course un flibot demeuré à quai depuis de nombreux mois et qui n’avait trouvé preneur, la cause en étant attribuée aux effluves de morue émanant, quoiqu’on fisse pour les éventer, des œuvres vives du navire.
M. Jones qui connait la monture comme le fond de sa blague à tabac, le débaptisa néanmoins, de sorte que l’ancien « Kabeljauw » est désormais connu sous le nom de « Jamaïca First »
… quand un homme vient à solliciter une audience, accompagné de M. Eaton. De taille et de mise aussi modeste que revêche, fort en jambe, le cheveu rare, et la barbe grisonnante, tel est celui que M. Eaton présente au gouverneur.
« Ephraïm Jones, my Lord ! Ancien marin de Goodson, qui a tenu deux années durant la charge de maître à bord des navires du misérable batave dont on taira le nom. M. Jones a dernièrement quitté, et pour cause, ce qui reste de cette funeste compagnie, et propose de reprendre la commission de garde-côtes au sein de la flottille de l’Amiral Playmores. »
Sur quoi M. Jones tend sa bourse à M. Eaton qui en verse le contenu sonnant et trébuchant sur le bureau de M. D’Oyley :
« 3000 pièces de huit !..voilà tout ce que M. Jones a pu sauvegarder de ces deux années de service, bravant tous les dangers et pires miasmes de morue. A tout le mieux M. Jones pourra-t-il armer barque longue, faible esquif s’il en est pour tenir la ligne de l’Amiral… »
« quel heur vous amène là Maître Jones ! s’exclame d’Oyley, lLa Jamaïque a grand besoin d’hommes comme vous. Je vous fait sur le champ donner commission à former compagnie d’honneur et de caractère ! »
Puis se tournant vers Eaton : « Aller donc faire valoir notre cause auprès de Molesworth et de sa gente argentée. Le conseil serait ben avisé mettre la pièce dans une entreprise dont sa prospérité dépend ! »
Tel fut dit, tel fut fait. Hender Molesworth abonda de 6000 écus le mise de M. Jones, permettant d’armer en course un flibot demeuré à quai depuis de nombreux mois et qui n’avait trouvé preneur, la cause en étant attribuée aux effluves de morue émanant, quoiqu’on fisse pour les éventer, des œuvres vives du navire.
M. Jones qui connait la monture comme le fond de sa blague à tabac, le débaptisa néanmoins, de sorte que l’ancien « Kabeljauw » est désormais connu sous le nom de « Jamaïca First »
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Nouvelle composition de la Flotille de Port Royal
Amiral Playmores, « ? », corvette armée en guerre
Capitaine Jones, « Jamaïca First », flibot armé en course
Capitaine Fitz, « The Return », sloop armé en guerre
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Re: Gossips & lies from Port Royal
Sam Déc 23 2017, 13:26
Mystérieuse disparition à Port Royal
Nuit du 21 au 22 février 1662
Nuit du 21 au 22 février 1662
En cette nuit sans lune, M. Thornston patrouillait avec ses miliciens devant les entrepôts royaux quand il fut alerté par des cris et force chahut venant d’un des navires amarré dans la rade à une encablure de là. La chose persistant, M. Thornston embarque son monde sur une chaloupe à quai, se laissant guider dans l’obscurité par ce qui à son oreille, ressemblait de plus en plus à une rixe à bord d’une flûte dont la croupe généreuse se dessine enfin sous ses yeux. Mais quand enfin la silhouette du navire lui apparut dans son entièreté, le calme ce fut soudain emparé de la rade, seulement perturbé par la nage des avirons de nos miliciens…
M. Thornston pensa alors n’avoir embarqué son monde que pour des noix, et commenca à s’inquiéter quant à une possible diversion ayant visée à l’éloigner des entrepôts royaux, quand la nuit s’éclaira brusquement par un feu nourri à balle et mitraille qui balaya la chaloupe, envoyant M. Thornston ad patres et ne laissant qu’un homme au monde tapis au fon de l’esquif. Les gens de la flûte aurait-il pris la chaloupe de Thornston pour un vilain parti ?
Méprise ou point, mais non moins alerté par la pétarade, Fort Charles dépêcha sur les lieux le lieutenant Ripley. La chaloupe pleine de nos braves soldat, peina à trouver la flûte, guidée par la seule odeur du nuage de poudre peu à peu dispersé par la brise de terre. Approchant par la poupe, le lieutenant Ripley eut le temps de voir que le navire fleurant encore le coup de feu, avait fait toute sa voile, quand il fut à son tour accueilli par timide mousquèterie, couchant néanmoins un de nos braves soldats.
Le lieutenant Ripley, donna alors ordre de stopper la nage et de donner un feu du diable sur la dunette de la mystérieuse flûte. Mais quand le nuage de poudre envoyé par les neufs mousquets de nos braves soldats se dispersa, la flûte avait disparu…
Fort Charles confirmera avoir aperçu un fort navire quitter nuitamment la rade sans pouvoir, ni ne savoir intervenir, n’étant pas dans nos habitudes civilisées de canonner à tout va le commerce sortant du port…chose par ailleurs bien vaine par cette nuit sans lune…
***
Ce n’est que deux jours plus tard, quand le capitaine Mills de la Massachusetts Bay Company, venu de Boston livrer une cargaison de bois de construction, prit congé de sa résidence prise dans un de nos fameux établissement dont la décence nous interdit de citer le nom, qu’un pan du voile se leva sur le mystère, le malheureux homme se trouvant fort au dépourvu de ne point retrouver le Lord’s Supper dans la rade…
Le capitaine Mills après avoir pris connaissance des évènements de la nuit du 21 au 22 février, fait porter la responsabilité de cet avanie sur son pilote Mr. Juda Jig, qui aurait été en délicatesse avec le maître alors responsable du navire, et l’accuse en conséquence de la plus horrible mutinerie que la Massachusetts Bay Company ait connu.
- FriedrichModérateur
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Re: Gossips & lies from Port Royal
Mer Mar 14 2018, 16:29
Governor’s Mansion, le 1er avril 1662
SANTIAGO DELENDA EST !
SANTIAGO DELENDA EST !
A l’arrivée de la flottille de port Royal personne ne pouvait se douter de rien, tant les navires ne portaient pas le moindre stigmate du moindre combat. Aussi préférant ne point risquer le ridicule à fanfaronné prématurément Don Playmores alla le plus simplement du monde faire son rapport au gouverneur d’Oyley.
Ce dernier ne sut trop quoi en penser. Certes un corsaire espagnol avait été envoyé par le fond, mais la présence persistante de la Marquesa aux côtes Jamaïcaine n’était pas pour le rasséréner; et ce d’autant moins que sur ces entrefaites un groupe de quatre colons à bout de souffle tout suant d’effroi, fit grand bruit d’affolement mandant en cela d’être également reçu par le gouverneur.
Les quatre hommes qui se disaient frères et venir de la plantation Parker à la paroisse St. Elisabeth, ayant marché deux jours et une nuit sans discontinuer pour franchir les 20 lieues les séparant de Port Royal. Ainsi purent-ils confirmer ce que Playmore (il advenait avec le temps que le nom du basque vint à l’usage se prendre forme angloise) n’avait pu faire : le saccage et la destruction sauvage de la plantation Parker et de son bourg par un fort parti espagnol.
Averell Taldon, sinon l’aîné du moins le plus grand des quatre, n’en revenait toujours pas d’avoir encore la tête sise sur les épaules tant la descente fut violente. Les assaillants séparés en deux colonnes ayant fait jonction au bourg, n’avaient laissé que cendre et cadavres derrière eux. Le Capitaine Parker fut d’ailleurs lui-même et le premier tout rôti dans sa modeste demeure d’Alagators Ponds aux premières heures de ce jour funeste.
« Ah ! Pour sûr qu’ils étaient à l’aise et bien connaisseur du coin les espingouins, ponctua-t-il !
Car l’était là et bien là ! ...El Exaltado, Marquès, El Diablo ! …de retour à répandre la mort à en étancher grande vengeance!.... Ah ça…aucun doute ! Pour l’avoir fait goûter d’mon fouet toute une année à c’t’endroit même, j’l’aurais pas mesyueuté ! …pis ses sbires aussi, toute la clique de traitres : Mugford, Ludbury, Brandt…tous !
…et les esclaves...les esclaaaves !…les ont épargné les diables !... S’sont enfuit vers les montagnes Porus…des mousquets anglois plein les bras! »
D’Oyley en ayant assez entendu, congédia aimablement la fratrie qui se répandit encore tout émotionnée dans les tavernes du port, faisant souffler un vent ce même émoi sur la capitale jamaïcaine. Le gouverneur, gardant auprès de lui l’Amiral Playmore, semblait bien soucieux. Non seulement c’était là la plus forte descente depuis que le dernier espagnol avait été jeté par ses soins à la mer quatre ans plus tôt, mais elle laissait paraître bien plus qu’un soi-disant raid revanchard d’un renégat que la vulgate populaire aimait à baigner de diablerie, une intention bien ourdie en quelque palais des Indes de maintenir l’île à portée de main du Roy Felipe.
Car plus que tout autre, lui qui n’avait eu le dernier mot face au gouverneur Isasi qu’après avoir retourné à son avantage l’alliance des cimarrons de Juan de Bolas, qu’un soutien espagnol à ceux de l’irréductible Juan de Serras (alias le « sergent major ») réfugié dans les montagnes de la paroisse sans nom, faisait planer sur la Jamaïque une menace d’une toute autre ampleur.
Si Isasi était de retour à Santiago avec l’intention d’opérer en force contre la Jamaïque, il ne s’y prendrait pas autrement. S’appuyer sur l’Armada de Barlovento pour tarir la navigation aux côtes jamaïcaines, et s’assurer le soutien du « Sergent major » bien capable de relancer une guerilla et de ravitailler de l’intérieur une expédition espagnole, étaient là deux préalables de belle facture pour qui voudrait cueillir le fruit bien mûr avec des troupes qu’en quatre années Isasi aurait eut tout le temps de rassembler…
Si encore D’Oyley pouvait avoir à sa main force navires et troupes en nombre il pourrait avantageusement s’y préparer. Mais il n’en était rien. Les restes de l’armée de Venable était maintenant dispersés ici à tenir plantation, là à courir la mer pour le compte d’un flibustier françois, ou encore plus bas: tout chancré de vérole à cuver son rhum dans un bordel de Port Royal.
Quant aux navires, d’Oyley devait déjà se tenir pour heureux d’être parvenu à armer la flottille de l’Amiral Playmore, qui pour modeste qu’elle fût, ne cessait d’en remontrer au joug espagnol, ayant envoyé par le fond trois navires de guerre pour la perte d’un seul, et ce en moins de 6 mois de service.
Depuis la restauration, l’île était tout simplement délaissée, tout juste bonne à envoyer son lot de marchandises exotiques à un Roy affaissé dans une diplomatie espagnole aussi molle qu’utopique. Résolu d’en mieux comprendre les plans adverses, le gouverneur fit carte en main, le point sur les signalements des deux années écoulées, invitant l’amiral Playmore à se joindre à sa réflexion…
De cela le gouverneur d’Oyley tira force conclusions qu’il exposa longuement à l’Amiral Playmore, et qu’il résuma ainsi : « Santiago delenda est ! »...enfin était-ce là son souhait, le port cubain se trouvant être un relais vital pour tout espagnol tentant d’agir en préalable contre la Jamaïque, que ce soit en contrebande, à la course ou en commerce de toute nature avec le « sergent-major ».
Mais dans l’immédiat deux ordres furent transmise et deux requêtes formulées :
• A Juan de Bolas fut demandé d’envoyer une compagnie de ses cimarrons du monde vers les montagnes Porus pour en savoir plus sur ce que trame le « Sergent Major »
• A l’Amiral Playmore fut demandé d'une part de poursuivre ses patrouilles circumjamaïcaines, toujours en vue de la côte, et d'autre part pour plus de civilité auprès de la population, de rebaptiser son navire en des termes plus anglois.
• A l’Amirauté d’envoyer d’urgence à la Port Royal un renfort en hommes et surtout en navires : une escadre de préférence, mais à défaut un navire de guerre de fort tonnage.
• Au Roy Charles l’autorisation d’à nouveau émettre des commissions à prendre sur l’espagnol.
Sur quoi, sachant fort bien que ses requêtes mettraient quelque temps à atteindre leurs destinataires, le gouverneur se perdit, sans en faire part à quiconque, dans quelque élucubration peu orthodoxe aux fins soit de trouver un soutien peu recommandable, soit de détourner l’attention de l’espagnol vers une tout autre menace…
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